Aug 16, 2006

US : les quotidiens pourraient perdre 20 milliards de revenu d'ici à cinq ans

D'après une étude d'Outsell, une boîte californienne spécialisée dans les études de marché pour, en autre, les médias, la presse quotidienne locale américaine pourrait voir ses recettes reculer de 20 milliards de dollars d'ici à cinq ans. C'est ce que rapporte (ici en anglais) Jennifer Saba pour Editor & Publisher, le magazine professionnel américain. Et ce, si elle continue à perdre des lecteurs et des parts de marché publicitaire à la vitesse où elle le fait aujourd'hui.

Ken Doctor, l'analyste leader en charge de l'étude, met en avant, pour ce recule, les mêmes raisons que vous avez lues sur ce blog et ailleurs : la place de plus en plus importante du web comme source d'information, la prolifération des quotidiens gratuits de qualité, les coûts de fabrication et d'impression qui progressent de 5 % à 8%. Et, du côté pub, le fait que les éditeurs ont beaucoup de mal à proposer des outils pour calculer le retour sur investissement contrairement au web.

Outselle pense également que malgré la progression fulgurante des revenus d'internet pour les quotidiens (et les autres), ils ne permettront pas, en tout cas pas assez vite, de combler les pertes du papier. D'ailleurs, le rapport insiste sur la "continuing inability of newspapers to create compelling online sites." Même s'il reconnaît les efforts de la profession pour essayer de changer le modèle. Tout en insistant sur le fait que "while many people are reading online newspapers, they are not spending enough time on the sites." Comme je l'ai mille fois répété, ici et ailleurs, il n'y aucune raison que le même contenu attire soudain l'audience sous le prétexte qu'il est en ligne. Quand vous n'aimez pas une chanson, on peut vous la servir sur CD, vinyle ou MP3, votre jugement sera le même.

Aux USA, la presse quotidienne locale a encore fait cette année environ 20 % de marge en moyenne, après impôts et amortissements. Ce qui lui donne sans doute le luxe d'être plus lente qu'ailleurs dans le monde — et ce n'est pas le cas. En Europe, et en France en particulier, les quotidiens n'ont pas la même santé financière et ne peuvent pas se payer le luxe de rater le tournant numérique. Mais pourtant, comme aux US, ils sont frileux quand il s'agit d'investir pour innover. Trop frileux. Il est pourtant encore temps d'essayer… et vite… mais pas n'importe comment.

1 comment:

  1. Jeff est de retourr. Je m'en felicite. Tu nous manquais.

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